Vous avez un Raspberry Pi et vous êtes en manque de trucs qui lags, de mises à jour intempestives et de BSOD ? Alors bonne nouvelle les amis, car grâce à BVM, vous pouvez maintenant installer Windows 11 sur votre petite framboise et profiter de toute l’expérience Microsoft comme les grands.

BVM, pour Botspot Virtual Machine, est un projet open-source qui permet d’exécuter Windows 11 ARM dans une machine virtuelle sur des appareils Linux ARM, particulièrement les Raspberry Pi 4 et 5 (+ archi RockChip RK3588). Génial pour faire tourner 1 ou 2 applications spécifiques à Windows dont vous auriez besoin dans le cadre de votre travail, sans vous emmerder avec Wine par exemple.

Développé par la même personne qui a codé Pi-Apps, BVM automatise complètement l’installation de Windows 11 ARM en utilisant KVM pour la virtualisation (matérielle plutôt que logicielle), QEMU pour l’environnement de virtualisation, un système de passthrough pour le réseau, l’USB et l’audio, du partage de fichiers bi-directionnel entre le Windows et le système hôte, sans oublier Prism, l’émulateur intégré de Microsoft capable de faire tourner des applications x86/x64 sur l’architecture ARM et RDP pour l’accès à distance au Windows.

Vous l’aurez compris, c’est du tout en un. L’installation via BVM se fait via un script qui s’occupe de tout, tout seul, et le fait qu’on soit sur de la virtualisation plutôt que de l’émulation permet d’avoir des performances proches du natif, et ne dégrade pas les perfs de l’hôte.

Installation en mode terminal pour les barbu.e.s

Voici comment l’installer :

# Cloner le dépôt
git clone https://github.com/Botspot/bvm
# Lancer l'aide pour installer les dépendances
bvm/bvm help

Par contre, pour le moment, y’a pas d’accélération graphique 3D (donc vous pouvez oublier les jeux) et il vous faudra 4 GB de Ram minimum ainsi qu’un peu d’espace disque (50 GB minimum). Je vous conseille de prendre un SSD pour y installer tout ça, afin de gagner en fluidité.

Ensuite, pour créer et configurer la VM :

# Créer une nouvelle configuration
bvm/bvm new-vm ~/win11
# Télécharger Windows et les pilotes
bvm/bvm download ~/win11
# Préparer le premier démarrage
bvm/bvm prepare ~/win11
# Lancer l'installation automatisée
bvm/bvm firstboot ~/win11

Et ensuite, au quotidien, vous n’aurez plus qu’à le lancer comme ça :

# Démarrer Windows sans affichage
bvm/bvm boot-nodisplay ~/win11
# Dans un autre terminal, se connecter via RDP
bvm/bvm connect ~/win11

Comme ça, une fois que c’est en place, vous pourrez booter le Windows en no-display (sans affichage) et vous y connecter via RDP pour accéder à l’interface.

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Installation en mode GUI pour les flemmards

Et si vous êtes allergique à la ligne de commande (je vous comprends pas sérieux… loool), BVM propose aussi une interface graphique qui fait exactement la même chose, mais avec des boutons. Pour la lancer, c’est aussi simple que :

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Le GUI propose des options numérotées qui suivent le même processus que la version ligne de commande, mais avec un confort visuel certain. Vous pouvez même configurer le passthrough USB via une interface dédiée, au lieu de bidouiller manuellement le fichier de config.

Maintenant, qu’est-ce qui tourne bien avec cette solution ? Et bien grâce à l’émulateur Prism intégré à Windows 11 ARM, pas mal d’applications x86/x64 fonctionnent correctement :

  • La suite Microsoft Office (si vous êtes allergique à LibreOffice)
  • Les IDE spécifiques comme Visual Studio ou Lego Mindstorms.
  • Des logiciels de CAO légers
  • OneNote (qui n’a toujours pas d’alternative décente sous Linux d’après les pro)
  • Des applications d’entreprise propriétaires qui ne tournent que sous Windows
  • Des jeux légers ou anciens (mais n’espérez pas faire tourner Cyberpunk)

La navigation web via Edge ou Firefox fonctionne correctement, et même YouTube est utilisable sans problème majeur. Pour les performances, on est évidemment pas sur du Windows natif sur un PC musclé, mais c’est tout à fait utilisable pour des tâches bureautiques et légères.

Petit bonus sympa, avec BVM vous pouvez monter le disque virtuel de Windows directement dans votre système Linux. Pratique pour transférer des fichiers en masse ou bricoler directement dans les entrailles de Windows (à vos risques et périls). Pour cela faites :

Le disque est alors accessible via /media/pi/bvmmount dans votre explorateur de fichiers. Attention, ça ne fonctionnera que lorsque la VM est arrêtée. C’est parfait pour récupérer des données si votre Windows virtuel décide de faire sa crise d’adolescence.

Par contre, avec cet outil, la principale limitation actuelle est l’absence d’accélération graphique 3D, qui empêche d’utiliser WebGL et les applications gourmandes en GPU. Mais selon le développeur, c’est potentiellement une fonctionnalité qui pourrait arriver dans le futur, en utilisant la virtualisation graphique via Vulkan ou OpenGL. On verra bien…

Une autre fonctionnalité prometteuse en cours de développement est le mode “RemoteApp”, qui permettra d’intégrer des fenêtres d’applications Windows directement dans votre bureau Linux, comme si elles étaient des applications natives. Imaginez pouvoir lancer Word ou Excel sans avoir toute l’interface Windows autour… juste l’app qui s’intègre parfaitement à votre bureau Linux ! Ce serait royal !

Voilà, si vous avez un Raspberry Pi qui prend la poussière, c’est peut-être le moment de lui donner une seconde vie comme machine Windows / Linux hybride. Elle est pas belle la vie ?

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