J’sais pas vous, mais moi ici, j’ai plein de vieux smartphones toujours en état de marche qui dorment dans les tiroirs. Des OnePlus, des Xiaomi, des Samsung… Des monstres avec 8 cœurs, 6 Go de RAM et 128 Go de stockage qui battent à plate couture mon Raspberry Pi, mais qui pourrissent lentement à cause d’un Android devenu obsolète. Parfois je les donne, parfois je bidouille un peu dessus mais concrètement, je n’en fais pas grand-chose.

Mais ça c’était avant car vous ne le saviez peut-être pas, mais ces petites bêtes peuvent être mises en cluster pour y faire tourner tous vos services auto-hébergés. Bah oui c’est vrai que ces smartphones ont tous ce qu’il faut pour devenir de parfaits serveurs : une batterie intégrée (bye-bye les onduleurs!), un écran pour monitorer votre installation, et une puissance de calcul qui ferait rougir un Raspberry Pi 4 vendu trois fois plus cher.

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Prenons un exemple concret. Un OnePlus 5T de 2017 embarque 8 cœurs (4×2.45 GHz + 4×1.9 GHz), 6 à 8 Go de RAM et jusqu’à 128 Go de stockage UFS 2.1 ultra-rapide. Comparez ça à un Raspberry Pi 4 avec ses 4 cœurs à 1.5 GHz, sa RAM limitée et sa carte SD lente comme un escargot asthmatique. Et le smartphone a déjà une batterie et un écran intégrés !

La magie du clusteropère grâce à postmarketOS, une distribution Linux basée sur Alpine, et spécialement conçue pour les smartphones. En remplaçant Android par ce système, votre appareil devient alors un véritable serveur Linux capable de faire tourner Docker, Kubernetes et tous vos services préférés.

Attention toutefois, tous les smartphones ne sont pas égaux devant cette transformation. L’étape cruciale est le déverrouillage du bootloader, cette protection qui empêche d’installer autre chose qu’Android sur votre téléphone. Les marques comme OnePlus, Google et FairPhone sont généralement sympatiques avec ça, alors que Huawei / Honor récents et Xiaomi peuvent vous donner des migraines.

Une fois libéré d’Android, le smartphone se voit alors équipé de postmarketOS, puis de K3s (une version légère de Kubernetes) et ensuite, les défis techniques ne manquent pas : configuration du noyau Linux pour les conteneurs, optimisation des règles réseau, adaptation pour les composants spécifiques comme le Wi-Fi… Mais c’est là tout l’intérêt du bidouillage, non ?

Une fois tout ça configuré, vous pourrez alors déployer Pi-hole, NextCloud, Home Assistant, Plex, Vaultwarden… La liste est infinie. Et tout ça sur des appareils que vous possédiez déjà, économisant au passage l’achat d’un Raspberry Pi à 80€.

Voilà, c’est exactement ce qu’a fait Denys Vitali qui a transformé ses vieux OnePlus 5T, OnePlus 8 Pro et autres smartphones en nœuds Kubernetes. Il a documenté tout le processus en détail sur son blog, y compris les problèmes rencontrés avec le noyau Linux et les règles réseau qui l’ont bloqué pendant des heures. Du coup, si vous êtes motivés, son guide ultra-complet vous explique tout pas à pas.

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Son cluster final se compose de 3 nœuds fonctionnels qui font tourner divers services comme Prometheus, Grafana, Vaultwarden, et bien d’autres et il a même réussi à adapter le Device Tree d’un OnePlus 8 Pro pour faire fonctionner sa puce Wi-Fi qui n’était pas supportée initialement.

Voilà, alors comme vous l’avez vu, ce n’est pas accessible à tous mais si vous aimez mettre les mains dans le cambouis, ça peut vous permettre avec un peu d’open source de redonner un second souffle à vos smartphones. Et c’est quand même plus classe d’avoir un rack de smartphones qui font tourner vos services pour votre homelab, qu’une simple boîte en plastique qui ronronne.

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