En ce début de semaine, j’ai fait ma sortie de l’année direction Paris pour assister au Sommet de l’Action sur l’IA, qui a rassemblé une centaine de pays ainsi que de nombreux experts, dirigeants et chercheurs autour de ce sujet que j’adooooore : L’Intelligence Artificielle.

Il faut savoir que ce n’était pas un événement franco-français destiné uniquement à l’auto-congratulation mais un vrai sommet international co-présidé par la France et l’Inde. Peu de gens en ont parlé, mais il y a eu avant d’autres sommets sur l’IA qui ont traité notamment du sujet risque / sécurité. Dans le cas de ce sommet parisien, c’était plus axé sur le développement durable, l’innovation et l’inclusivité.

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Vous l’aurez compris, c’était beaucoup plus peace & love que les précédents sommets.

Bref, moi je me suis baladé là bas, au Palais Royal tout d’abord puis le lendemain à Station F et j’avoue que pour un passionné de tech comme moi, c’était un peu frustrant, car pas très tech comme salon. Ce n’était pas le CES ni Vivatech, mais plutôt des échanges stratégiques, de l’analyse et du networking sur l’IA et ses impacts.

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Plusieurs thèmes sont ressortis de ce sommet. Tout d’abord en ce qui concerne les investissements, il y a eu une grosse annonce de 109 milliards d’euros d’investissements privés qui seront investis en France pour soutenir différents projets. Sacrée somme, mais j’attends de voir maintenant comment ce sera distribué, car pour le moment, ça parle uniquement de data center IA.

En tout cas, cela a rassuré aussi bien les acteurs français / européens que les acteurs américains sur le fait que la France voulait se positionner sérieusement sur le sujet. On a loupé toutes les révolutions tech des 50 dernières années (Internet, web 2.0, blockchain et j’en passe…) alors j’espère sincèrement que cette fois c’est la bonne et que la France sera de la partie.

Mais bon, que ce soit Macron ou des acteurs de l’IA comme Arthur Mensch, co-fondateur Mistral AI ou Sam Altman, le CEO d’OpenAI, tout le monde a l’air assez d’accord sur le fait de laisser “l’innovation se faire”. Ce que je comprends de ça, c’est “on veut du pognon, moins de pression fiscale et moins de réglementations”. C’est vrai qu’en Europe et encore plus en France, on réglemente fortement et on anticipe la fiscalité de tous les nouveaux secteurs / marchés qui pourraient éventuellement prendre racine dans le pays, avant même qu’ils ne le fassent. Et souvent, cela décourage les entreprises de venir se développer chez nous.

Mais reste à voir maintenant si cette pluie de milliards pour soutenir l’IA suffira… En tout cas, ce que j’ai ressenti là bas, c’est qu’il n’y a pas encore vraiment de plan clairement établi sur comment on va dépenser tout ce fric pour faire la nique aux Américains et aux Chinois.

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Bien sûr, ça a parlé aussi sécurité et garde-fous. Justin Trudeau, le Premier ministre canadien a insisté sur le fait que l’IA avait besoin de garde-fous pour que cela serve l’intérêt général et pas juste une poignée de milliardaires. Tout le monde a eu l’air de s’entendre sur le fait qu’il fallait une IA ouverte, éthique, respectueuse de la vie privée…etc. Face aux boites noires américaines comme OpenAI ou Google, je trouve ça assez sain comme volonté.

L’open source semble d’ailleurs être une voie sérieusement envisagée pour conserver une souveraineté de l’IA, une ouverture permettant de servir l’intérêt général et bien sûr booster l’innovation.

D’ailleurs, je suis persuadé que sans cette transparence, pas de confiance et sans cette confiance, les gens vont rejeter cette IA que les journalistes de la télé décrivent à longueur de journée comme quelque chose de mauvais qui va finir de buter la nature et voler le travail des gens. Et si les gens rejettent bêtement cette technologie comme certains ont rejeté Internet au début d’Internet, et bien, le retard sera encore plus grand et au final, on se retrouvera comme maintenant à la merci des grosses boites tech américaines. Oui, comme tous les outils, l’IA a ses défauts, mais comme pour tous les outils, les défauts peuvent être corrigés / atténués. Il faut juste un peu de temps et de volonté.

Je pense que toute la difficulté, c’est donc de trouver le bon équilibre entre l’adoption de la technologie et la mesure des dangers et problématiques liés à cette technologie, c’est-à-dire concilier croissance économique et impératifs climatiques. On ne peut foncer tête baissée dans l’IA en occultant les problèmes de sécurité et d’impact écologique et on ne peut pas non plus rejeter tout en bloc et retourner frotter des silex, en restant sous le joug des technologies étrangères (américaines notamment). Et on ne peut pas non plus se lier les mains avec des réglementations trop fortes et ainsi laisser le champ libre aux Chinois / Américains.

C’est pour ça que je trouve que les discussions qui ont eu lieu pendant ce sommet étaient assez intelligentes et mesurées. Mais une fois encore, y’a pas vraiment eu de plan d’action concret. C’est peut-être encore un peu trop tôt… peut-être que ce sommet, c’était l’amorce de tout ça et que ça arrivera dans un second temps. Je ne sais pas, on verra bien.

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Mais ce qui est sûr c’est que pour avoir suivi ce qui s’est dit ensuite dans les médias, c’est que premièrement, les gens dans leur grande majorité n’ont rien eu a foutre de ce sommet et n’ont rien à foutre de l’IA en général. Cela n’a pas l’air d’intéresser les Français malgré les avertissements de gens comme Xavier Niel qui expliquent que si tu ne t’intéresses pas à l’IA, tu te feras remplacer par les gens qui s’y sont intéressés. Un peu comme tous ces commerçants qui n’ont jamais voulu se lancer sur Internet pour vendre leurs produits et qui aujourd’hui ont disparu tragiquement. C’est triste, mais je suis assez d’accord avec ça.

C’est d’ailleurs aussi pour ça que je vous en parle souvent, que je vous donne des outils, des tutos sur ma chaine YouTube…etc. L’idée c’est de s’y mettre, d’apprendre à l’utiliser, de comprendre comment ça fonctionne et de voir comment ça peut s’intégrer intelligemment dans le cadre de votre boulot, soit pour gagner du temps, soit pour bosser mieux, plus intelligemment, plus efficacement…

Ensuite au-delà du fait que les Français n’en ont rien à carrer de l’IA, il y a également une énorme fracture dans notre société. D’un côté, il y a les dirigeants pro-innovation comme Macron, soutenus par les entreprises privées qui prônent une réglementation agile et moins de contraintes. Et de l’autre côté, y’a certains experts et activistes qui souhaitent des règles strictes pour encadrer l’IA, quitte à ralentir fortement son développement en Europe.

Tout le jeu de l’Europe va donc consister à combiner innovation et régulation au bénéfice des citoyens. Et ça ne va pas être simple quand en face, on a Donald et Elon qui sont en roue libre et qui lâchent les chevaux pour se positionner en première position. Bref, la course est lancée et peut-être qu’on l’a déjà perdue ? On verra bien, mais ça vaut le coup d’essayer, je pense.

Dans l’article qui suivra, je vous parlerai des ONG et Startups qui font de l’IA et que j’ai croisées pendant ces 2 jours.


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