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Si vous regardez les infos à forte dose, vous devez probablement penser que la fin du monde est proche. À un moment, on va tous se retrouver dans un RPG post-apocalyptique et notre personnage aura un niveau 2 en médecine, un niveau 3 en chimie et tombera forcement sur une quête secondaire du style : “Fabriquer des antibiotiques pour sauver le campement”.

Alors quelle est l’histoire de cette découverte scientifique qui a changé la médecine moderne ? Voici à titre purement éducatif, la science qui se cache derrière la pénicilline, un processus qui combine à la fois biologie, chimie et une bonne dose de patience.

Avant de vous montrer comment concocter votre propre pénicilline dans votre labo de fortune, prenons un moment pour apprécier à quel point la vie était pourrie avant l’invention des antibiotiques. Il faut quand même s’imaginez un monde où un simple bobo pouvait vous envoyer direct au cimetière. Une coupure au doigt, une égratignure lors d’une chute à vélo, ou même une extraction dentaire pouvaient déclencher une infection mortelle. Et ça, c’était le quotidien de nos ancêtres… D’ailleurs, avant les antibiotiques, l’espérance de vie dépassait rarement 40 ans, et ce n’était pas uniquement à cause des guerres et de la famine.

Les maladies comme la tuberculose, la lèpre ou même une “simple” pneumonie étaient des condamnations à mort ou, au mieux, à une vie de souffrances. Et ne parlons même pas de la diarrhée bactérienne, qui était une cause majeure de décès. Littéralement, les gens crevaient en se vidant par le cul. Classe.

Note importante : Cet article est purement éducatif et historique. La production d’antibiotiques est strictement réglementée pour d’excellentes raisons de santé publique. Je partage un peu de science, sans aucunement encourager sa reproduction qui serait dangereuse et probablement illégale à certains endroits du globe.

Mais tout ça a changé grâce à une moisissure qui pousse probablement dans votre frigo en ce moment même. En effet, l’histoire de la pénicilline commence en 1928, quand un certain Alexander Fleming, médecin écossais et champion du bordel organisé, revient de vacances et découvre que ses cultures de bactéries ont été contaminées par une moisissure. Mais au lieu de tout jeter en pestant contre le stagiaire comme vous l’auriez fait, il remarque un truc bizarre : Autour des taches de moisissure bleue, les bactéries ont complètement disparu.

Synthetic Production of Penicillin TR1468

Voilà ! La pénicilline venait d’être découverte, par un pur accident.

Mais ce qui est dingue, c’est que malgré cette découverte révolutionnaire, ça a pris plus de 10 ans avant que quelqu’un ne s’y intéresse sérieusement. Ce n’est donc qu’en 1940 qu’Howard Florey et son équipe ont commencé à travailler sur une production à grande échelle, juste à temps pour sauver des milliers de soldats pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mais alors comment reproduire cette découverte et fabriquer votre propre pénicilline ? Ce serait une compétence qui pourrait s’avérer précieuse après l’apocalypse zombie, nucléaire, ou climatique… choisissez votre poison.

Alors contrairement à beaucoup de médicaments qui sont synthétisés chimiquement, les antibiotiques comme la pénicilline sont plutôt cultivés. Oui, comme des champignons hallucinogènes, mais en version médicale et légale.

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Le principe est simple : on fait pousser la moisissure Penicillium (celle qui apparaît naturellement sur le pain ou les agrumes trop mûrs), on la nourrit correctement, puis on extrait la substance magique qu’elle produit. Dans la nature, cette moisissure fabrique des antibiotiques pour se défendre contre les bactéries environnantes, tel un véritable Westeros de Game of Thrones en version microscopique où l’arme chimique est la tactique préférée de ses dirigeants.

AVERTISSEMENT IMPORTANT : Évidemment, ne tentez JAMAIS d’utiliser cette pénicilline artisanale sur vous-même ou sur d’autres personnes. C’est un projet purement éducatif, et les risques d’impuretés, de dosage incorrect ou de réactions allergiques potentiellement mortelles sont énormes. Laissez ça aux labos pharmaceutiques… du moins tant qu’ils existent encore.

Pour comprendre le processus scientifique qui a révolutionné la médecine moderne, voici les grandes étapes telles qu’elles ont été développées historiquement :

  1. Obtenir la bonne moisissure : Idéalement, vous voulez une souche de Penicillium qui produit beaucoup d’antibiotique, pas juste n’importe quelle moisissure bleue. Dans la vidéo source, ils ont utilisé une souche “hyperproductrice” achetée en ligne (oui, on peut acheter ça… internet est vraiment un endroit merveilleux et terrifiant à la fois). Mais en cas d’apocalypse, vous pourriez tenter votre chance avec de la moisissure naturelle récupérée sur du pain.

  2. Concocter un festin pour moisissure : Notre petite amie bleue a besoin d’une bouffe de qualité pour produire son médicament. La recette ressemble à quelque chose qu’une sorcière pourrait préparer : extrait de levure, extrait de malt, peptone, glucose, lactose, nitrate d’ammonium et phosphate monopotassique. Tout ça mélangé dans un litre d’eau. En version survivaliste, un mélange de bouillon, de pain moisi et de sucre pourrait faire l’affaire, mais le rendement serait catastrophique.

  3. Faire pousser le champignon : Une fois le milieu stérilisé (crucial pour éviter les contaminations), on l’inocule alors avec notre moisissure et on laisse incuber à environ 25°C pendant une semaine. La moisissure va former une couche épaisse et franchement dégueulasse à la surface. Dans la vidéo, ils utilisent un bioréacteur sophistiqué, mais en mode survie, un bocal propre avec un couvercle non hermétique pourrait suffire.

  4. Extraire le précieux : C’est là que ça devient technique. Il faut filtrer pour séparer la masse fongique (qui ressemble à une omelette flottante, délicieux) du liquide. Ensuite, on ajoute du sel et de l’acide pour faire passer la pénicilline dans un solvant organique (acétate d’éthyle). Ainsi, après une série de manipulations chimiques pour purifier le tout, on obtient finalement une poudre jaunâtre qui contient notre pénicilline.

  5. Tester l’efficacité : Pour vérifier que notre potion magique fonctionne, on peut alors l’appliquer sur une culture de bactéries et observer si elle crée une zone d’inhibition (un cercle où rien ne pousse). Si c’est le cas, félicitations ! Vous avez fabriqué un antibiotique fonctionnel.

Maintenant, le rendement est… disons modeste car après tout ce travail, l’équipe de la vidéo a obtenu seulement 125 mg de pénicilline, bien loin des 2-3 g attendus théoriquement. Mais hé, c’est quand même mieux que rien quand les zombies sont à vos trousses et que votre compagnon de survie a une infection au bras.

Ce que j’ai trouvé chouette avec cette expérience, c’est qu’elle s’inscrit dans un mouvement plus large de “biohacking” et de science DIY. Des organisations et des sites web travaillent activement à documenter ces compétences cruciales pour “reconstruire la civilisation” si nécessaire. On verra si on doit se servir de tout ça, à un moment.

Maintenant si l’idée de cultiver des antibiotiques vous semble trop complexe, sachez que la nature regorge déjà de remèdes antibactériens naturels comme le miel, l’ail, certaines plantes comme la sauge ou l’échinacée ont des propriétés antibactériennes démontrées. Pas aussi puissantes que la pénicilline, certes, mais toujours utiles à connaître pour votre manuel de survie post-apocalyptique.

Voilà, alors je ne sais pas pour vous, mais personnellement, passer des heures à faire pousser une épaisse couche de moisissure bleue puis l’extraire avec des produits chimiques pour obtenir 125 mg de poudre jaunâtre, ça me ferait me sentir comme Walter White. On verra donc si je me lance en chimie quand la fin du monde arrivera.

Cette exploration du processus scientifique derrière la pénicilline nous rappelle que la frontière entre science de garage et découverte révolutionnaire est parfois très mince… après tout, Fleming lui-même a découvert la pénicilline par accident. Alors la prochaine fois que vous trouverez de la moisissure sur votre nourriture, prenez un moment pour apprécier ce petit organisme qui a changé le cours de l’histoire humaine, tout en la jetant prudemment à la poubelle, bien sûr.

Amen !

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