Bon, faut pas se leurrer, on est tous passé à l’IA ou presque. Quand je dis tous, je parle des gens comme moi qui font des trucs sur Internet… J’en vois même qui chient à longueur de journée sur l’IA générative et qui l’utilisent. Ça se sent dans leurs articles. Ou alors c’est parce qu’ils pompent des contenus fais avec de l’IA ? Je ne sais pas.
Mais il faut bien le reconnaitre, c’est le bordel !
Pour ma part, je fais beaucoup de tests ici de rédaction assistée par IA. Je dis assisté car hors de question pour moi de passer en mode “site généré automatiquement avec l’IA” comme certains médias. Par contre, c’est vrai que je l’utilise, j’espère de la manière la plus intelligente possible. Ainsi, quand je dois analyser un sujet pour un article, je demande d’abord à l’IA de m’en faire une analyse complète.
J’ai alors un document de travail qui me permet de bien comprendre les concepts liés au sujet, et surtout d’avoir des angles d’analyse auxquels je n’aurais pas forcement pensé. J’ai aussi quelques exemples d’intro dont je peux m’inspirer si je suis bloqué par la page blanche et un exemple de plan que je suis libre ou non de suivre (en général, je ne le suis pas vraiment parce que la flemme…).
A partir de ça, je peux commencer à rédiger à l’ancienne comme d’hab. Et quand j’ai fini, je soumets l’article à mon LLM préféré (à savoir Claude) qui critique alors mon article et me donne des conseils pour le rendre meilleur, voire si je le demande, modifie légèrement mon article pour y intégrer les infos que j’aurais pu oublié et ses critiques.
Je suis donc un blogueur assisté par IA et j’assume car je l’utilise comme un outil pour m’accompagner, au même titre que j’utilise Wikipedia, un correcteur orthographique, ou parfois un outil SEO. Et évidemment, je relis et valide tout. Je suis le seul maitre à bord et je suis 100% responsable de ce qui est publié sous mon nom. D’ailleurs petite parenthèse, j’ai vu qu’en 2026, les sites qui utilisent de l’IA devront le mentionner clairement. J’ai creusé un peu le sujet et visiblement, la façon dont je l’utilise moi n’est pas soumise à cet avertissement car justement, il y a un regard humain et une validation humaine sur ce qui est publié.
Maintenant pour les images, c’est encore un autre sujet. Autrefois, j’utilisais des images libres de droit (et mes propres images) mais cela m’a valu des soucis car il y a des sociétés peu scrupuleuses qui mettent des images libres de droit sur le net pendant quelques années, le temps que des pigeons comme moi les utilisent puis retirent leur status CC0 (ou autre) pour ensuite envoyer des avocats qui réclament de la thune pour vol de photos. Donc aujourd’hui, je les génère avec de l’IA et ça me va très bien.
Maintenant en tant que lecteur, j’ai l’habitude et je remarque immédiatement quand il y a eu usage d’un LLM dans la génération d’un article (d’où mon intro) et à l’heure où Gemini, ChatGPT et consorts inondent le web de textes générés automatiquement, pas facile de séparer le bon grain de l’ivraie. Heureusement, des chercheurs australiens ont découvert la signature invisible qui trahit l’écriture artificielle.
Avec une précision de 98,3%, leur algorithme peut distinguer un texte écrit par un journaliste professionnel d’un texte pondu par une IA, même quand vos yeux ne voient aucune différence. Et ce n’est pas juste une impression subjective comme la mienne. Ces chercheurs de l’Université Charles Darwin ont mené une étude scientifique rigoureuse où ils ont comparé 150 articles écrits par des journalistes primés avec 150 articles générés par Gemini (le nouveau joujou de Google qui a remplacé Bard) sur les mêmes sujets.
Et il s’avère que les humains et les IA ont des “empreintes stylistiques” différentes que l’on peut mesurer et quantifier. Un peu comme reconnaître un robot à sa démarche trop régulière… Et oui, l’IA écrit avec une cadence métronomique qui la trahit aux yeux des algorithmes.
Les 5 caractéristiques les plus révélatrices sont:
- La plage de longueur des phrases. Nous les humains, écrivons parfois des phrases très courtes et parfois avec des phrases interminables qui partent dans tous les sens avant de revenir au sujet initial après un détour par nos pensées désordonnées. Au contraire, l’IA, elle, est plus constante.
- Le coefficient de variation des paragraphes. Nos paragraphes varient énormément en longueur, alors que ceux de l’IA sont plus réguliers.
- Le ratio de verbes. Les humains utilisent environ 16% de verbes contre 13% pour les IA, ce qui n’est pas une énorme différence, mais ça compte.
- La complexité grammaticale. Nos structures de phrases sont moins prévisibles (enfin, ça dépend pour qui…loool).
- La variabilité des paragraphes. Et encore une fois, l’IA aime trop l’ordre et la régularité, ce qui la trahi…
L’algorithme qui détecte tout ça s’appelle Random Forest (littéralement “forêt aléatoire”), ce qui permet de compter chaque virgule et d’analyser chaque structure de phrase pour ensuite voir ce qui se répète le plus. Le plus dingue c’est que cette méthode atteint 98,3% de précision !
Autre découverte intéressante, l’IA préfère les noms aux verbes. En effet, elle décrit le monde plutôt que de le mettre en mouvement. C’est un peu le syndrome du commentateur sportif débutant qui dit “hééé passe de Mbappé” au lieu de dire “Alalalala, Mbappé dribble et passe le ballon !!”. C’est moins dynamique, beaucoup plus statique.
Voilà, maintenant si l’IA produit un contenu plus standardisé, plus “ennuyeux” mais tout aussi lisible et informatif, est ce que c’est vraiment un problème pour les lecteurs ? Je ne le crois pas.
En tout cas, moi ça ne m’embête pas, tant que c’est cool et agréable à lire. Surtout que certains types de contenus journalistiques de base sans valeur “artistique” comme des rapports financiers, des résumés sportifs, la couverture d’événements prévisibles, peuvent, je trouve, être entièrement délégués aux IA. Cela libère du temps pour les humains qui peuvent alors se concentrer sur leur valeur ajoutée : l’investigation, l’analyse profonde, l’émotion et la créativité.
Et puis surtout, ce que je vous expliquais sur mon usage “collaboratif”, ça permet aussi de gagner du temps tout en apportant cette touche de créativité que les machines ne peuvent pas (encore) reproduire.
Bref, une chose est sûre, des outils de détection comme celui développé par l’Université Charles Darwin seront essentiels pour maintenir la transparence dans cet écosystème en évolution. Mais attention à ne pas non plus tomber dans une chasse aux sorcière ridicule car chacun reste libre de lire ce qui lui plait, peu importe qui l’écrit (IA ou humain), tant que l’info est fiable et publiée de manière responsable.
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